Les frais d’atterrissages aux aéroports et aérodromes devraient en principe réunir la communauté des pilotes. Étonnamment, parfois ce n’est pas le cas. Il faut comprendre que ces frais sont essentiellement des taxes appliquées directement aux opérateurs d’aéronefs par les organismes exploitants les propriétés sur une base monopolistique. Ces exploitants sont très souvent un des trois paliers gouvernementaux ou bien un organisme qui se rapporte comme étant sans but lucratif.
Toute taxe dans le monde économique produit tôt ou tard un effet dissuasif. Les exploitants sont évidemment libres d’appliquer ces taxes à leur bonne discrétion. Encore faut-il qu’elles soient publiées.
Miettes de pain
Relativement à l’aviation générale de loisir, au volume de trafic annuel, combien de revenus sont extraits? On ne parle pas de sommes faramineuses. Les avantages économiques de l’activité privée provient surtout des ventes de carburant et d’huile, de l’entretien des aéronefs, des rassemblements, des assurances payées, des stationnements extérieurs ou intérieurs.
On aurait tendance à penser que le développement économique d’une région passerait en partie par le transport aérien, d’où le concept assez rudimentaire d’en favoriser l’activité. Parlez-en aux Madelinots! Certes, lorsque le commerce est impliqué, tout le monde veut prendre son pourcentage, c’est du « fair play ». Lorsque la communauté privée de l’aviation entre dans le portrait, les frais d’atterrissages sont franchement peu attirants.
Il faut bien distinguer les frais d’atterrissages des frais de stationnement et d’usage d’aérogare qui s’ajoutent à la facture de vol.
Outil économique?
Les frais d’atterrissage applicables aux propriétaires « légers » privés ont un bon côté pour l’exploitant outre la maigre pitance supplémentaire: ce sont de bons outils de dissuasion. Pensons à Trudeau (CYUL). Côté volume de trafic, la propriété est assez occupée: faire rentrer un C-172 entre deux triple 7’s demande de la gymnastique. On ne veut tout simplement pas y voir de légers. Lesage (CYQB) à 20 minutes en Dash 8, demande aussi sa part d’attention en matière de trafic mais est franchement moins occupée malgré les efforts pour améliorer son sort. Rien n’y fait, on a quand même évincé toute l’aviation privée qui y était basée depuis des décennies par les même moyens dissuasifs. À ce sujet, il faut saluer le courage et les efforts réussis des fondateurs de Neuville (CNV9) qui ont développé un magnifique aérodrome à 20 minutes de voiture de Québec.
Vis-à-vis les monopoles dont jouissent les exploitants de nos aéroports, les privés de ce monde peuvent quand même choisir leurs destinations. Hors, il n’existe aucune référence centralisée qui répertorie les frais d’atterrissages. Pourquoi afficherait-on que des taxes sont applicables? Le CFS (Supplément de vol canadien) indique rarement que des frais d’atterrissages « peuvent » s’appliquer. Souvent, il s’agit des propriétés de Transports Canada.
Pour évaluer ces frais, on se basera souvent sur des rumeurs ou des expériences personnelles pour évaluer ces derniers. De surcroit régulièrement, ces taxes sont maladroitement appliquées. D’où la difficulté à les répertorier au Canada. Dans le monde occidental, la technique de taxation aéronautique est basée principalement sur la masse de l’appareil ensuite sur le type d’opération, soit privée ou commerciale.
Le tableau présenté plus bas, présente certaines propriétés et leur frais d’atterrissages respectifs. Cette banque de données ne se veut pas complète mais englobe plusieurs destinations d’intérêt. Vous êtes bienvenus de me communiquer d’autres endroits que j’ajouterai à cette liste pour consultation sur un lien spécial.
Veuillez noter que les propriétés de Transports Canada utilisent toutes le même barème de frais selon le « Règlement sur les redevances des services aéronautiques, DORS/85-414 (loi sur l’aéronautique) », TC ne charge aucun frais pour les avions légers privés.
Pour les autres destinations affichées, souvent plusieurs classes de masses sont utilisées, ce tableau se limite aux avions de 4000 kg ou moins et selon les remarques notées.
Frais d'atterrissages
Aéroport | Frais | Remarques |
---|---|---|
CNV9 | Nil | |
CSB3 | Nil | |
CSC3 | Nil | |
CSM3 | Nil | |
CYBC | 8,55 $ | 0 à 21000kg |
CYBG | 13,56 $ | 0 à 9 passagers |
CYDO | Monomoteurs: 0 Bimoteurs: 20$ | Monomoteurs maximum 4 places |
CYEY | 5,92$/1000 kg | |
CYGP | Nil | |
CYGR | Nil | Propriété TC |
CYGV | Nil | Propriété TC |
CYHU | 11,94 $ | 0 à 2000 kg |
CYLQ | Monomoteurs: 0 Bimoteurs: 30$ | |
CYML | Nil | 0 à 2000 kg |
CYMX | 19,34 $ | |
CYNA | Nil | |
CYRC | Nil | |
CYRI | Monomoteurs: 5$ Bimoteurs: 20$ | Nil si du carburant est commandé |
CYRJ | Nil | |
CYRQ | Monomoteurs: 0 Bimoteurs: 23$ | Tous turbopropulseurs sont facturés |
CYSC | Nil | |
CYSG | Nil | |
CYTF | Nil | |
CYUL | 45,12 $ | |
CYUY | Nil | 0 à 2000 kg |
CYVB | Nil | |
CYVO | Nil | |
CYVP | Nil | |
CYXK | 13$/1000 kg | Tranches de 1000 kg arrondies au plus bas |
CYYY | Nil | |
CYZV | Nil | Propriété TC |
CZBM | Nil | |
KBTV | Nil | Aéroport international idéal pour passer les douanes en route vers le sud |