Accident Lion Air

By | 2018-11-20

 

L’accident récent d’un B-737 Max décollant de Jakarta remet encore une fois la perspective de la technologie errant dans les facteurs humains. Nous, les humains, voulons toujours pointer du doigt inquisiteur vers une cause unique à un accident. Ceci rend les choses simples et faciles à compartimenter dans nos esprits. Présentement, Boeing, un fabricant fort respectable, est minutieusement inspecté pour un défaut de fabrication dans sa nouvelle version du vénérable 737. Certains disent que la cause de l’accident serait associée à un sous-système de la commande de l’auto-compensateur longitudinal. D’une façon ou d’une autre, l’effet de surprise du pire scénario du stabilisateur partie en déroute conjugué avec la commande de profondeur devenue extrêmement lourde sur le plan longitudinal rend le pilotage au mieux, assez misérable. La procédure, en passant est bien documentée dans la checkliste anormale (QRH) sous les items « mémoires ». Nous avons tous été témoins de l’effet surprise, certains le nomment maintenant le « l’Effet Sully » au cours de l’amerrissage réussi avec élégance, j’ajouterais, du US Airways 1549 à New-York. Le cas en main pour ainsi dire est précisément  « les mains »: voler à la main d’une façon positive dans ce cas. En 2010, la Flight Safety Foundation présentait le résultat d’une recherche du Commandant Michael Gillen: « The diminishing skills » (les habiletés en baisse). Essentiellement, l’érosion des habiletés causée par une dépendance approuvée et croissante aux systèmes automatisés de vol tels les ordinateurs de gestion (FMS), auto-pilotes, auto-manettes (des gas), auto-compensateurs. Ajouter une bonne dose de l’Effet Sully et les conditions de vol deviennent effectivement fort misérables. Les pilotes savent toujours voler bien entendu, mais deviennent « rouillés » quant à leur habilité à voler manuellement une fois assis dans un équipement moderne. Cette menace est très lentement reconnue mais mise à l’écart par les départements d’entrainement vu les coûts associés pour remédier à la menace comme telle. Le problème de la sécurité aérienne est qu’elle ne génère pas de dividendes financiers à la fin de l’année fiscale.

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