Le bon, la brute et le truand: Un « top 10 » pour 2019

By | 2019-02-02

La plupart d’entre nous avons toujours une espèce de fascination pour ce qui vole. Surtout quand vient le temps d’apprécier la qualité esthétique du zinc d’un visiteur qui se pose à votre aéroport. Que ce soit la couleur de la peinture ou de son « triming », son aspect bien luisant ou simplement le type de modèle, on arrive à connaitre et apprécier une bonne quantité d’aéronefs.

Récemment, l’AOPA a publié un liste de ses « top 10 » classiques de l’aviation générale. Cette liste comme tant d’autres est évidemment très subjective. On peut être d’accord avec plusieurs de ces choix. Par-contre, on peut se gratter le crâne en se demandant comment ou pourquoi certaines nominations ont pu faire la cote. La liste qu’ils ont présentée est tout-à-fait correcte. Ni fantastique, ni vexante, elle est correcte comme une glace à la vanille.

Trop d’aéronefs, trop peu de temps !

Il existe tellement de types qui ont été construits au cours du siècle, tellement de missions à remplir et tellement de besoins commerciaux à combler qu’une liste précise et parfaite n’existe pas.

Personnellement, si la chance utopique m’était offerte de les piloter tous, je relèverais le défi. Tel n’est pas le cas, ceci n’empêchant en rien l’évaluation, l’appréciation esthétique de chacun des aéroplanes ! Les visites dans différents musées du monde qui les abritent contribuant à parfaire nos connaissances.

Ceci dit, j’ai décidé de me lancer dans l’exercice sans nécessairement passer par ce qui pourrait être défini par le terme « classique ». D’une technique ne présentant aucune prétention scientifique, j’ai joint quelques collègues et amis pour « débattre du sujet » et publier le résultat ici même.

Plus beaux entre tous

D’abord, la question fut présentée : « Que placeriez-vous sur une liste des plus beaux avions ? » Rien à voir avec le fait de l’avoir voler ou non, rien à voir avec sa nécessité du moment ou du nombre produit. On veut seulement répertorier les 10 plus beaux zincs, qu’il soient assemblés en bois ou l’autre type de composite, en alu, en titane, avec ou sans moteur, avec ou sans hélice.

Plus agréables à voler

Ensuite, nous avons pensé à une liste des plus agréables à voler. Ouille, erreur ! Le débat s’est mis en marche. Certains, ont expliqué avec raison, qu’ils sont biaisés par leur profession, d’autres n’ont pas volé suffisamment « d’échantillons » et ainsi de site. Les arguments étant tous valables, cette catégorie fut donc annulée. Pensez-y, qu’est-ce qui vole mieux : un F-18 ou un J3, un DC-3 ou un B-787?

Le plus affreux, pardon inharmonieux

Cette catégorie pourrait porter plusieurs titres. Mais histoire de ne pas offusquer personne, nous ne parlerons pas ici de l’aérodyne le plus laid, de celui que seule la mère du fabricant pourra apprécier ou encore celui à bord duquel vous ne voudriez pas vous faire prendre en photo pour afficher sur les réseaux sociaux.

Mais attention, je sens déjà la pression qui monte devant pareille liste. Les malaises causés pourraient en peiner plusieurs surtout si vous êtes un fervent « fan » ou propriétaire d’un des lauréats de cette catégorie. Il faut savoir que plusieurs appareils n’ayant pas la cote des concours de beauté sont aussi bien souvent des machines hyper plaisantes à voler ou superbement utilitaires. Il existe certainement un corollaire à la théorie de Bill Lear d’énoncer quelque part.  Nous sortons donc des sentiers battus histoire de se divertir.

Les deux premières listes sont composées des résultats reçus par mes correspondants. Les deux dernières sont issues d’un collègue et ami. Plutôt bien commentées et recherchées, il a été décidé de les publier seules. à titre d’intérêt la liste des plus beaux a été classée selon leur époque respective.

Tous les goûts sont dans la nature, mais il semble que les tendances se ressemblent au final!

10 plus beaux aéronefs

10. Northrop B2

B2 bomber
B2 (Photo: Staff Sgt. Bennie J. Davis III — USAF)

9. Lockheed Super Constellation

Lockheed Constellation
Lockheed Constellation (photo: RuthAS)

8. Douglas DC-3

Douglas DC-3
DC-3 (photo: Towpilot – Own work)

7. Duo Discus

Schempp Hirth Duo Discus
Duo Discus (Photo: Marc Arsenault)

6. Airbus A330

Airbus Industries A330
A330 (photo: Timo Breidenstein)

5. Piper Super Cub

Piper Super Cub PA-18
Piper Super Cub PA-18 (photo: AlfvanBeem)

4. Lockheed SR-71

Lockheed SR-71
SR-71 (photo: USAF / Judson Brohmer — Armstrong)

3. Boeing B-747-400

Boeing B747-400
B747 (photo: Adrian Pingstone)

2. De Havilland Dragonfly

De Havilland Dragonfly DH-90
De Havilland DH-90 Dragonfly

Et pour le numéro 1 (roulement de tambours):

1. Supermarine Spitfire

(Mention honorable North American P-51)

Supermarine Spitfire
Supermarine Spitfire (photo: Bryan Fury75)

10 moins attirants

10. Morane-Saulnier Rallye

(Ses perfos presqu’ADAC et l’harmonie des commandes de vol le rendent des plus agréable à voler)

Moranne-Saulnier Rallye
Morane-Saulnier Rallye (photo: Arnaud 25)

9. Boeing B747 LCF

(Le « Beluga » d’Airbus est moins affreux)

Boeing B747 LCF
B-747 LCF (photo: Cory Barnes)

8. Short Skyvan SC 7

(ndlr: il est en fait très beau beau une fois sorti de sa caisse de livraison)

Short Skyvan
Short Skyvan: rien à y faire, même le rouge aux lèvres ne fonctionne pas (photo:  DanNav)

7. Fairey Gannet

Fairey Gannet
Fairey Gannet: ne le regardez pas trop longtemps, ce n’est pas poli. (photo: Marc Arsenault)

6. Beechcraft Starship

(version bon marché du Piaggio)

Beechcraft Starship
Beechcraft Starship (photo: NASA)

5. Handley Page Victor

(le pare-brise!)

Handley Page Victor
Handley Page Victor (photo: Mike Freer – Touchdown-aviation)

4. PZL-104 Wilga

(Excusable si motorisé avec une PT6: Draco, mais il reste encore pas mal affreux)

PZL-104 Wilga
PZL Wilga (photo: Michał Derela)

3. Quickie Aircraft Corporation Quickie Q2

Quickie Q2
Q2 (photo: Ericg)

2. Boeing Phalcon

Boeing Phalcon
Boeing Phalcon (Micha Sender )

Et le numéro un, enfin ce n’est pas rien:

1. Airbus A-380

(ndlr: ses pilotes rapportent qu’ils aiment bien le voler)

Airbus Industries A380
A380 (photo: Richard W.M. Jones)

Beautés chronologiques

Ryan STA (1934)

Avion d’entrainement fait par le même fabricant que le Spirit of St-Louis. Un des premiers monoplan à aile basse pour cette fonction. Un des seuls avion qui a l’air d’aller plus vite au sol qu’en vol. Premier appareil à traverser la cordillère des Andes. Un de mes amis est à restaurer celui-là même qui détient ce record. C’est cette raison, d’ailleurs, qui a probablement influencé mon choix.

Ryan STA
Ryan STA (photo: Julian Herzog)

Douglas DC-3 (1935)

Se passe de présentation. Peu d’avions jouissent d’une aussi longue espérance de vie que ce classique. Intemporel.

Douglas DC-3
Douglas DC-3 (photo: Towpilot)

Supermarine Spitfire MK-IX (1936)

Seul appareil à aile totalement elliptique, d’une construction très audacieuse. N’a pas eu l’impact sur la bataille d’Angleterre que l’histoire lui prête et c’est probablement à cause de son look. Qui n’en voudrait pas un dans son hangar..!?

Supermarine Spitfire
Supermarine Spitfire Mark IX (photo: Bryan Fury75)

Short Sunderland (1937)

Peut-être mon choix le plus controversé? Ses lignes intemporelles sont d’une grande élégance. L’exemplaire au musée de la RAF à Londres est époustouflant.

Short Sunderland
Short Sunderland (ndlr: Dommage que Short n’a pas poursuivi dans cette belle lancée)

Lockheed Super Constellation (1943)

Un grand classique. Unique en son genre. La légende dit que la courbe de son fuselage a été calquée sur un seul coup de crayon de Howard Hughes. Que ce soit vrai ou non, ça fait une bonne anecdote!

Lockheed Constellation
Lockheed Constellation (photo: RuthAS)

De Havilland Comet (1949)

Il a fait sa place ici surtout pour son nez. Ses lignes pures en font semble t’il un avion avec des caractéristiques naturelles de vol presque parfaites. Note historique intéressante que peu de gens savent: le nez du CSeries (A220) a été dessiné en l’honneur du Comet, De Havilland faisant partie des acquisitions de Bombardier Aéronautique.

De Havilland Comet DH-106
De Havilland Comet DH-106

SR-71 Blackbird (1964)

L’avion de tous les records. Records qui tiennent encore et qui ne seront sans doute jamais battus. Seulement 5 ans ce sont écoulées entre l’événement qui a déclenché son inception et son premier vol. Absolument incroyable pour un appareil aussi audacieux que celui-ci. Fait intéressant, le titane qui servait à sa construction était acheté principalement… en URSS 🙂

Lockheed SR-71
Lockheed SR-71 (photo: USAF / Judson Brohmer — Armstrong)

Lear 35 (1962)

Je me devais d’inclure un avion corporatif dans ce top 10. Je ne suis pas particulièrement fan des Learjet en tant qu’avions corporatifs mais je dois avouer que la silhouette du Lear 35 avec ses réservoirs en bouts d’ailes est l’une des plus reconnaissable et agréable à l’oeil. 

(ndlr: Ouaip!)

Learjet 35
Learjet 35 (photo: bomberpilot)

Boeing 747-400 (1969)

« The Queen of the skies ». Dans une certaine mesure, les avions de ligne se ressemblent tous, mais le 747 (surtout le 400) est probablement le plus élégant de tous. Le temps semble s’arrêter quand on regarde ce géant s’arracher du sol.

Boeing B747
Boeing B-747 (photo: Adrian Pingstone)

Sud-Aviation/BAC Concorde (1969)

Autre appareil unique, autant pour son développement collaboratif, ses performances, sa clientèle, son look, sa légende… C’est de loin l’appareil le plus testé de l’histoire civile (plus de 6000 heures de vol si ma mémoire est bonne?), suivi de loin par le Dreamliner et le Gulfstream G600.

Concorde
Concorde (photo: Spaceaero2)


Les plus laids moins attrayants maintenant. J’ai exclu tout ce qui est version spéciale, car un gros radar sur le dos ou dans le nez peut rendre hideux n’importe quel avion autrement élégant. J’ai aussi essayé d’en prendre des connus (pour la plupart du moins). Cette fois-ci ils sont en ordre croissant de laideur (le plus laid étant en dernier)!

Et on commence la descente!

10- Airbus 380

Très impressionnant à voir, de près comme de loin. Le seul avion qui semble encore gros quand on le croise en « mid air ».  Ses performances sont tout autant impressionnantes. D’un confort inégalé quand on a le privilège d’y embarquer comme passager au pont supérieur. Mais y’a pas a dire, il n’a pas une belle gueule. Son aile est par contre magnifique, ce qui le classe en 10eme place.

Airbus A380
Airbus A380 (photo: Richard W.M. Jones)

9- Rockwell Sabreliner

Il fallait inclure un corporatif dans ce top 10 aussi. Avec son nez retroussé et ses fenêtres partout, difficile de lui trouver un bel angle. Autrement très agréable à piloter semble-t-il.

Rockwell Sabreliner
Rockwell Sabreliner (photo: By PH2 Berry, USN)

8- Fairchild Metroliner

Dans le top 10 aussi à cause de ses performances minables qui ont hélas tué bien des pilotes, ce « San Antonio Sewer Pipe » devait être un jet avant d’être rétrogradé en turbopropulsé. D’un confort inexistant en tant que passager et d’une ergonomie de type shotgun dans le cockpit, il devrait se considérer chanceux d’être seulement en 8eme place. J’aurais pu aussi choisir ici le Beech 1900D, avec son grand front et tous ses morceaux rajoutés pour corriger ses lacunes. Quand on est rendu là c’est que le concept est en fin de vie. Mais bon, comme ses performances sont au rendez-vous, c’est le Metroliner qui a gagné.

Fairchild Metroliner
Fairchild Metroliner (photo: Phil Vabre)

7- Junkers Stuka

J’ai hésité ici entre le Stuka et le Westland Lysander… Mais bon, j’ai choisi mon camp et ce sont les allemands qui ont fait leur place. Sa silhouette est tant connue qu’on oublie de le regarder attentivement pour ce qu’il est. Mais quand on le fait, ça saute aux yeux. Ses angles droits, ses multiples appendices… Franchement laid.

Junkers Stuka
Junkers Stuka (photo: RuthAS )

6- Boeing 377

Dérivé du Superfortress (qui est pourtant très beau malgré sa fonction), ce suppositoire est embarrassant à regarder. On dirait qu’il a du front tout le tour de la tête et un menton d’aristocrate.

Boeing 377
Boeing 377 (photo: Par RuthAS)

5- Dornier 228

Avion aux performances impressionnantes, agréable à voler avec son aile à triple flèche et son élévateur en toile, le 228 pourra se targuer de se faire des amis pour ce qu’il est à l’intérieur.

Dornier 228
Dornier 228 (photo: Oliver Grzimek)

4- Short Skyvan SC-7

Le cahier de charge des ingénieurs devait être très restrictif. À croire qu’il est fait en Lego.

Short Skyvan
Short Skyvan (photo: DanNav)

3- PZL Wilga

On peut l’aimer pour son originalité, mais impossible de l’aimer parce qu’il est beau. Il semble plutôt d’avoir souffert d’une déformation in-vitro. Au moins il vole bien. Chapeau à Mike Patey d’en avoir fait une version si désirable (PT6). Quel tour de force!

PZL Wilga Draco conversion
PZL Wilga (Conversion Draco)

2- Republic RC-3 Seebee

Encore une fois, le cahier de charge comportait de grands défis… Le derrière n’est pas trop mal, et le devant peut comporter des traits intéressants à la Rocketeer. Mais les deux moitiés réunies de vont juste pas ensemble, désolé.

Republic RC-3 Seebee
Republic Seebee (photo: Ahunt)

1- ATL-98 Carvair

Ce diplodocus volant ressemble à une illusion d’optique. Un ballon de clown en train de se faire gonfler. L’alter ego diabolique du 747. Son look seul ne lui mérite peut-être pas la première place, mais ses caractéristiques de vol exécrables l’ont propulsé au sommet. Par vent de travers, imaginez avoir l’équivalent d’une deuxième dérive à l’avant…

ATL-98 Carvair
ATL-98 Carvair (photo: Arpingstone)

Évidemment, en fin de journée, on ne peut être nécessairement d’accord avec tous ces choix. Vous êtes les bienvenus d’ajouter vos commentaires, nous ajouterons au besoin une photo justificative.

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2 thoughts on “Le bon, la brute et le truand: Un « top 10 » pour 2019

  1. Chrys

    Bjr , Je regardais ces avions mais tout de même notre Concorde était le plus esthétique : il représentait le luxe, le chic – De quoi provoquer certaines crises de jalousie etc J’ai lu un article ou analyse en allemand sur les commentaires de décideurs Outre-Rhin lors de l’inauguration du 380 et évidemment au regards extérieurs, il ressemble : je cite à « une grosse vache blanche » – donc à ne pas placer à côté du Concorde.
    En 1973 le Concorde a été la victime toute trouvée lors de la crise pétrolière et bien aujourd’hui le brent de pétrole ne vaut même pas 1 Dollar alors ce n’était pas la peine de tout faire afin de liquider notre bel avion : Il était trop bruyant trop polluant trop cher en tout – Alors qu’en fait il n’y avait que sa technique des années 70 à actualiser …. Enfin le passé est le passé.

    Reply
    1. admin Post author

      Bonjour Chrys, Veuillez accepter mes excuses dans cette correspondance franchement en retard. Le manque de temps ne m’a pas permis d’entretenir la partition francophone du site. En accord avec vos observations. De plus on pourra remercier la contribution du président américain John F. Kennedy pour avoir sauvagement attaqué par téléphone le président de Pan Am qui venait de commander 3 appareils et ensuite se rétracter. L’opération de Concorde par les USA aurait évidemment changé la donne. Au Canada nous avons souffert le même problème avec l’Avro Arrow. Salutations distinguées.

      Reply

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